En partenariat avec les musée du Mans et de Pont-Aven, Arteos a présenté de novembre 2017 à juin 2018 une grande rétrospective consacrée au groupe Cobra.
À travers un ensemble de près de cent œuvres et de rares documents d’archives, l’exposition, Cobra, la couleur spontanée, réunit la plupart des membres danois, néerlandais, belges, français, islandais, anglais et américains qui ont pris part aux activités du groupe international entre 1948 et 1951.
Elle a bénéficié de la générosité d’institutions publiques telles que la Fondation Corneille, Bruxelles, le musée national d’Art moderne/Centre de Création industrielle, Centre Georges Pompidou, Paris, le musée d’Art moderne de la Ville de Paris, le musée de Grenoble, les Abattoirs, Toulouse, le musée du Touquet-Paris-Plage, le LAAC de Dunkerque et surtout, de celle de collectionneurs privés belges et français qui ont consenti des prêts d’œuvres qui n’avaient parfois jamais été montrées au public.
Commissariat scientifique de l’exposition : Victor Vanoosten
À l’occasion de l’exposition, les Éditions Arteos ont publié l’ouvrage de référence : Cobra, une explosion artistique et poétique au cœur du XX e siècle (324 pages).
Cobra fut une véritable explosion artistique et poétique au cœur du XXe siècle.
Acronyme des initiales de COpenhague, BRuxelles et Amsterdam, Cobra est fondé à Paris en 1948. Le groupe rassemble des artistes et des écrivains européens qui revendiquent une entière liberté de création. Le groupe se présente comme une Internationale des artistes expérimentaux dont les membres fondateurs sont le Danois Asger Jorn, les Néerlandais Karel Appel, Constant et Corneille et les Belges, Christian Dotremont et Joseph Noiret.
À partir de 1948, Cobra réunit plus de cinquante artistes et poètes représentés dans les numéros de la revue Cobra et lors des expositions internationales organisées par le groupe. En décembre 1951, les membres du groupe se séparent à la suite de la II e Exposition internationale d’art expérimental de Liège. Néanmoins, l’esprit de Cobra perdure et irrigue l’art des décennies suivantes.
L’exposition, Cobra, la couleur spontanée, rend compte des multiples facettes de la création expérimentale et spontanée revendiquée par les membres de Cobra qui déclaraient en 1949 que « l’art est du désir brut. »
À Pont-Aven, le cri de couleur et de liberté de Cobra entre en résonance avec l’héritage de Paul Gauguin. En déclarant qu’il fallait tout oser et qu’il était à la fois « un enfant et un sauvage », Paul Gauguin apparaît pour certains des jeunes peintres de Cobra comme un véritable modèle. En 1950, Corneille et Theo Wolvecamp se rendent à Pont-Aven sur les traces de Paul Gauguin. Les formes simples et les aplats de tons purs des œuvres de Paul Gauguin ouvrent ainsi la voie aux couleurs libres et spontanées des peintres de Cobra.
Les œuvres de l’exposition allant de l’immédiat après-guerre aux années 1990 retracent l’aventure artistique et poétique de Cobra qui a profondément façonné l’art de la seconde moitié du XXe siècle. Les œuvres rendent compte des origines de Cobra, des productions des années historiques ainsi que de l’évolution des artistes après la dissolution du groupe. Elles illustrent l’esprit qui définit Cobra et qui en fait aujourd’hui une des sources de l’art contemporain.
La scénographie de l’exposition au musée de Pont-Aven a été réalisée par Loretta Gaïtis.
Liste des membres de Cobra représentés dans l’exposition :
Pierre Alechinsky, Karel Appel, Jean-Michel Atlan, Mogens Balle, Pol Bury, Hugo Claus, Constant, Corneille, Christian Dotremont, Jacques Doucet, Jan Elburg, William Gear, Stephen Gilbert, Svavar Gudnason, Marcel Havrenne, Henry Heerup, Egill Jacobsen, Édouard Jaguer, Asger Jorn, Gerrit Kouwenaar, Lucebert, Jan Nieuwenhuys, Joseph Noiret, Erik Ortvad, Carl-Henning Pedersen, Jean Raine, Michel Ragon, Reinhoud, Anton Rooskens, Raoul Ubac, Serge Vandercam, Simon Vinkenoog, Shinkichi Tajiri