En collaboration avec Arteos exposition, le musée de Pont-Aven met à l’honneur ce printemps l’un des membres fondateurs de Cobra, Corneille.
L’exposition Corneille, un Cobra dans le sillage de Gauguin présentée du 1er février au 24 mai 2020 au Musée de Pont-Aven retrace le parcours de Corneille depuis le scandale Cobra jusqu’au renouveau de la figuration qui caractérise sa peinture à partir des années soixante-dix. Elle porte un nouveau regard sur son œuvre à la lumière de ses amitiés, de ses voyages, de ses écrits et de sa passion pour l’art africain.
Elle revient pour la première fois sur le lien entre l’œuvre de Corneille (1922-2010) et celle de Paul Gauguin et Pont-Aven où Corneille se rendit à plusieurs reprises. En 1950, alors qu’il fait partie des jeunes membres du groupe Cobra, Corneille vient à Pont-Aven sur les traces de Paul Gauguin (1848-1903) dont il admire la peinture. Corneille aime l’atmosphère des villages bretons qui lui rappellent la Hollande, mais c’est surtout la présence à Pont-Aven du souvenir de Gauguin qui le fascine. En dédiant sa vie entière à la peinture et à son goût des voyages lointains, Gauguin est pour Corneille un maître dont il n’oublia jamais l’héritage artistique.
Organisée à l’occasion du dixième anniversaire de la disparition de Corneille, l’exposition Corneille, un Cobra dans le sillage de Gauguin est une véritable redécouverte de l’œuvre de Corneille au fil de cinquante années de création au cœur du XXe siècle et de l’histoire de l’art moderne.
Commissariat scientifique de l’exposition : Victor Vanoosten
Commissariat général de l’exposition : Estelle Guille des Buttes
L’exposition est conçue en étroite collaboration avec Arteos Expositions, Paris, et la Fondation Guillaume Corneille, Bruxelles.
À cette occasion, les Éditions Arteos publient l’ouvrage de référence :
Corneille, la peinture paradis (248 pages)
Corneille dans l’atelier à Paris, vers 1972
© Henny Riemens / Maria Austria Institute, Amsterdam
Guillaume van Beverloo dit Corneille a consacré sa vie à la peinture. En 1939, à 17 ans il sait qu’il veut devenir peintre. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il est un des fondateurs du groupe Cobra qui remet en cause les principes de la peinture occidentale. Au sein de Cobra, Corneille refuse l’opposition entre l’abstraction et la figuration. Il pratique une peinture proche des dessins d’enfants et fondée sur l’expression de la couleur et le pouvoir de l’imagination. Au milieu des années cinquante, il adopte une manière de peindre plus abstraite inspirée de ses nombreux voyages en Afrique, en Espagne, en Amérique du Sud ainsi qu’à New York. La matérialité de la terre et l’architecture des villes en sont les sujets principaux.
Pendant l’été 1960, Corneille revient en Bretagne. Il séjourne à Beg Meil à quelques kilomètres de Pont-Aven. Il visite les villages bretons, parcourt les chaos granitiques et observe les traditions populaires régionales, comme l’illustrent les photographies de sa compagne Henny Riemens. À la suite de ce séjour, Corneille a peint plusieurs œuvres inspirées de la Bretagne dont Pays breton, 1961, présenté dans l’exposition.
Vers 1966, Corneille renoue avec la figuration. À partir de 1968, les femmes, les oiseaux et les fleurs deviennent les thèmes principaux de sa peinture. Il utilise désormais des couleurs très vives appliquées en aplat. Cette féérie de tons lui est inspirée par la végétation tropicale qu’il découvre lors de nouveaux voyages au Brésil, à Cuba et au Mexique. Ces nouvelles couleurs rappellent le style enfantin et ludique de la période Cobra. Au Mexique, au cœur de cette nature luxuriante, Corneille a le sentiment de retrouver les paysages tahitiens de Gauguin. Les femmes alanguies dans ces paysages sont pour lui un écho aux vahinés de Gauguin. Ce nouveau langage marque l’aboutissement de quarante années de recherches plastiques où convergent ses aspirations de peintre et de voyageur passionné par la beauté des cultures du monde.
L’exposition réunit soixante-quinze œuvres (peintures, sculptures, dessins, céramiques) provenant du Cobra Museum voor Moderne Kunst, Amstelveen, du Gemeentemuseum, La Haye, du Musée national d’art moderne-Centre Pompidou, Paris, du Musée des Abattoirs, Toulouse, du Musée d’art moderne de Troyes, du musée du Touquet-Paris-Plage et de grandes collections privées françaises et européennes.